Au mois d’août, certains la redoutent déjà, d’autres l’attendent impatiemment. Mais de quoi parle-t-on ? De la rentrée, évidemment ! Et pour que ce grand moment de l’année se déroule à merveille, Christelle Turpin, professeur des écoles à Toulouse, nous invite à positiver dès aujourd’hui et à ne pas trop s’inquiéter !

 

Que dire à son enfant pour le préparer à la rentrée  ?

Christelle Turpin : Être positif par rapport à la démarche est vraiment essentiel. Il faut montrer à son enfant que l’on a envie de le laisser à l’école, que l’on fait confiance à l’institution et aux personnes qui s’occuperont de lui. Car, bien souvent, quand la rentrée se transforme en véritable épreuve, ce n’est pas que l’enfant ne soit pas heureux d’aller à l’école, c’est plutôt qu’il ressent que Papa et Maman sont réticents à l’y laisser. Ensuite, il est vraiment important de préparer son petit en lui parlant en amont, en lui expliquant comment va se dérouler sa journée, surtout si c’est sa première rentrée : qu’il sache s’il reste à la cantine, s’il va faire la sieste à l’école, qui va venir le chercher à la sortie, etc., afin que tout soit bien calé dans sa tête et qu’il n’attende pas toute la journée, à chaque heure qui passe, le retour de ses parents.

 

Que faire en cas de crise de larmes le jour J  ?

C. T. : Rassurer l’enfant en lui disant que l’on viendra bien sûr le rechercher, écourter au maximum les au revoir et éviter d’éclater soi-même en sanglots. Pour le reste, c’est à l’enseignant et à l’ATSEM de gérer. La plupart du temps, une fois la porte de la classe refermée, entouré de ses camarades qui jouent, l’enfant est pris dans l’activité et se calme de lui-même. Néanmoins, en cas de gros chagrin, je câline encore beaucoup les enfants. Il est aussi important de leur laisser un objet rassurant de la maison. Nous ne sommes pas là pour couper tous les cordons ! Ainsi, on fait beaucoup appel aux doudous et autres sucettes en début d’année. Plus tard, quand les enfants ont la capacité de s’en séparer, ces objets restent dans les casiers.

 

Y a-t-il des enfants pour qui l’entrée à l’école est vraiment difficile à supporter  ?

C. T. : Globalement, lors des premières rentrées, je n’ai jamais vu d’enfant qui résiste très longtemps. Les activités sont variées, surtout en début d’année. On sollicite les élèves par le jeu et, attrapés par la nouveauté et le groupe, ils sont souvent volontaires pour faire plein de choses ! Un refus en bloc reste donc exceptionnel, même si cela peut prendre plus ou moins de temps suivant les personnalités. On constate tout de même que les enfants qui ont connu la collectivité avant l’école sont moins farouches. Ils ont un peu plus l’habitude que l’on ne s’occupe pas d’eux en permanence. Ils savent qu’ils n’ont plus un adulte référent et unique rien que pour eux. Pour les plus grands, qui connaissent déjà bien leur école, il y a quand même parfois des coups de blues, surtout lorsqu’ils viennent de passer plusieurs semaines en vacances avec leurs parents et qu’il faut qu’ils se réhabituent à ne plus les voir dans la journée. Mais, généralement, ils se réapproprient vite cet environnement connu et sont très vite au travail.

 

 

5 trucs pour une rentrée réussie

Reprendre le rythme

Les vacances sont terminées : adieu, soirées festives et grasses matinées, il faut reprendre les bonnes habitudes ! Alors, quelques jours avant la rentrée, on réinstaure progressivement des horaires de coucher et de lever moins tardifs et plus réguliers. Cela permettra à l’enfant de se réadapter au rythme (soutenu) qui sera le sien pendant l’année.

 

Autonomiser… un minimum !

Entrer en scolarité, c’est prendre un cours accéléré d’apprentissage de l’autonomie ! Car face à une trentaine d’enfants, les ATSEM (agents spécialisés des écoles maternelles), aussi gentilles et compétentes soient-elles, sont confrontées à la limite de leurs deux mains. On anticipe donc en apprenant à son enfant le minimum vital : mettre ses chaussures, relever son pantalon, se laver les mains…

 

Équiper pratique

Afin de faciliter la vie de son enfant (et de l’enseignant !), on opte pour des tenues pratiques et résistantes. Les marques de vêtements pour petits redoublent d’ailleurs d’ingéniosité en proposant des habits faciles à enfiler seul, des chaussures avec un pied gauche et un pied droit bien repérables ou des pantalons qui ne se trouent pas. On n’oublie pas également de marquer les vêtements, au risque de devoir en racheter… bien trop souvent ! En ce qui concerne le sac, on le choisit donc ni trop grand ni trop petit et on y glisse un change complet en cas de petit accident, le goûter et le doudou.

 

Se préparer la veille

Le matin de la rentrée, la maison sera au comble de l’excitation ! Alors, afin de ne rien oublier, on prépare tout la veille : tenue, sac, goûter… Choisir ses affaires, c’est déjà un peu se projeter. Cela permettra d’enlever du stress aux petits comme aux grands. Enfin, on essaye de coucher son enfant tôt : une bonne nuit de sommeil le mettra dans de bonnes dispositions.

 

Prendre son temps le jour J

Faire les choses dans la précipitation est le meilleur moyen de s’agacer et d’oublier l’essentiel : ce jour particulier doit être synonyme de bonne humeur et de zénitude ! On met donc le réveil un peu plus tôt pour se préparer et, même s’il a l’estomac noué, on prépare son petit-déjeuner préféré à son enfant. Cela permet également de prendre son temps sur le chemin de l’école et de profiter de ce grand moment.

  

Dossier réalisé par Delphine Soury